CD Optical Sound | OS.007 | 2004
Listen on | Apple Music | Spotify | Deezer | Bandcamp | YouTube Music |
Buy the CD | Sold out
All titles written and mixed by Christophe Demarthe. Except Night Time mixed by Mathieu Farnarier. It contains the track Nocturne urbain by Sylvain Chauveau. Original graphic design and CD-Rom part, Servovalve. 2020 digital reissue graphic design, ABM Studio. Mastering, Norscq. Many thanks to Pierre Beloüin, Mathieu Farnarier, Nicolas Ledoux, Norscq, Servovalve.
PRESS | Libération | review by Marie Lechner (French)
Chanteur du groupe Clair-Obscur, connu dans les années 80 pour ses escapades entre musique, théâtre, arts plastiques ou danse, Christophe Demarthe récidive avec son projet Cocoon. Transfuge de la scène cold-wave/indus, il se frotte désormais à l’électronique expérimentale et livre un premier album cinématographique tendu entre ambient hypnotique et dérèglements informatiques, nappes immobiles et pièces quasi dansantes, boucles mélodiques et incursions bruitistes.
L’album audio se double d’une partie CD-rom réalisée par le désormais duo d’artistes multimédias Servovalve. Sur une idée de Pierre Belouin, créateur du label transdisciplinaire Optical Sound, ils ont eu carte blanche pour retriturer la matière mise à disposition par le musicien-plasticien qui a réalisé simultanément la partie visuelle de sa «bande originale». «Ce CD audio/CD-Rom contient deux propositions artistiques, explique Demarthe. Servovalve a pris mes sons, mes images et les a embarquées dans son univers à lui. Ce que j’aime dans son travail, c’est la force qu’il parvient à livrer avec des formes extrêmement ténues.»
L’interface singe celle du DVD (support prévu initialement), avec un menu proposant le film en intégralité, l’accès aux six chapitres et trois versions différentes (XX, XY et XXY), plus le bonus. Mais, loin d’une vidéo linéaire classique, Servovalve infuse une dose d’aléatoire qui fait que le «film» visionné n’est jamais tout à fait le même. Servovalve a samplé, fragmenté les morceaux audio de Cocoon, remodelé, creusé, démultiplié les sons afin d’obtenir une «collection de boucles et autres sons nébuleux», intégrés dans des programmes qui récréent de nouveaux morceaux de manière quasi infinie. Pour les séquences animées, il procède de même, ne gardant que quelques boucles d’images indispensables, redigérées par des miniprogrammes de transformation graphique.
Objet intime qui s’écoute, se regarde chez soi mais qui se décline aussi sous forme de performance comme ce soir au festival Villette Emergences. Cocoon s’amuse à détourner les codes des concerts de musique électronique expérimentale, en cherchant à établir «un rapport de proximité avec le public, les choses se passent de façon très menues, dans des regards, des positions, des affirmations, des invitations apparaissant à l’écran». En le faisant sourire, réagir ou réfléchir sur des thèmes qui finissent par dépasser le strict cadre musical, Cocoon retisse ce lien mis à mal lors des concerts au laptop souvent abrupt.
Critique | Dévider le «Cocoon» par Marie Lechner
publié le 1er octobre 2004