We Need A Volunteer

Cocoon, We Need A Volunteer, Electron Festival, Le commun, Geneva, 2019 © Thaïs Juillerat

A concert performance. Première at Les Voûtes, Paris, 2004

If the punk movement broke a certain amount of things, on the opposite it did not change anything to the traditional music structure with its verse and chorus. Neither did it change anything to the conventional form of the rock concert with its boundary between the stage and the hall.

It was with this observation in mind that Christophe Demarthe formed in 1981 his group Clair Obscur which never ceased to attempt to break the established sketches of the performance. When he created Cocoon in 2004, as a renegade of the cold wave/industrial scene, he could but notice again the codes which are at work in the experimental electronic music scene. These codes, these sketches (which in many ways are very close to a certain tendency of contemporary art) will form the basis of Cocoon’s live performances. The show We Need A Volunteer first looks like the replica of a laptop concert. But immediately on the screen appear sentences which stigmatize this set and the feeling of boredom that it creates. These sentences on the screen ask for something else to take place, images for example…

it is rather boring to watch a guy behind his laptop …. i wish they had projected images ….

So images appear on the screen… Now we have understood. Cocoon’s performance will be an invitation to play with the expected figures of the performance.

we need a volunteer to play with cocoon …. we need girls to come on stage ….

It is by the obstinate repetition of these sentences on the video screen that Cocoon somehow orders the audience to play the game, playing on the possibility that « nothing happens », that the performance stops. However the music says the opposite with its dramatic construction folding and unfolding itself. In his live performance and in the various ways he plays with his audience, Cocoon questions the ways of being together in the time of the performance. These games of mutual voluntary control that take place between the performer and the spectators remind us of those desired games that take place between « consenting adults » within the protected boundaries of the private sphere as well as those undesired « games » that some people force some other people to play despite their will in many areas of the public sphere of our society.

VENUES

 

Room 4. CAN. Neuchâtel, Switzerland

The Sun Ain’t Gonna Shine Anymore. Electron Festival. 

Geneva, Switzerland

Spring ‘S’ Night. Espace de l’Art Concret. Mouans-Sartoux

• festival Interstice. Station Mir. ESAM. Caen

Le Nouveau Festival du Centre Pompidou. Paris

Le Cube. Issy-les-Moulineaux

Qwartz Awards. Cirque d’Hiver. Paris

Transports Non Communs. In Fact. Couvent des Récollets.

Paris

• OPA. Qwartz. Paris

• Miejski Osrodek Kultury. Polart. Lodz, Poland

Monoquini. Montpellier

• festival Emergences. Le Périscope. Nîmes

• MCA. Plusieurs. Creil

• festival Souterrain porte III. Le Totem. Maxéville

Un dimanche à Pigalle. Le Joy’s. L’Entreprise. Paris

• Salon Light. CNEAI. Point Ephémère. Paris

• festival Emo-Son. Emmetrop. Bourges

• festival Emergences/Villette Numérique. Dédale. La Villette.

Paris

• festival Nowa Fabryka. L’Entreprise. Katowice & Bytom,

Poland

Les Voûtes. Paris

REVIEW by Valentine Chédebois about Cocoon’s performance at Le Nouveau Festival du Centre Pompidou, Paris, 2009 (French)

Christophe Demarthe, alias Cocoon, a déjà présenté sa performance « We need a Volunteer » une dizaine de fois dans des salles classiques, mais pense qu’elle trouve particulièrement bien sa place dans le kiosque électronique. Le plexiglas des 4 parois redouble ainsi étrangement le voyeurisme des vidéos fétichistes présentées sur l’écran plasma installé devant lui, et offre également un outil parfait à ses questionnements sur la diffusion et la réception.

Alors que le spectateur observe l’artiste assis derrière son ordinateur, une phrase inscrite sur l’écran pose d’emblée la question du concert dans la musique électronique : « It’s rather boring to watch a guy behind his laptop ». Ce problème s’est imposé immédiatement à Cocoon, qui venait du post-punk, lorsqu’il s’est intéressé à l’électronica. Il voit dans les concerts de musiciens derrière leur ordinateur une démarche qui rejoint selon lui une tendance de l’art contemporain, le post-modernisme, et une certaine manière « d’être là sans y être ». Or Christophe Demarthe cherchait déjà avec son groupe Clair Obscur à perturber les spectateurs, à casser à nouveau le rapport scène/public qui avait été brisé par la révolution punk mais tendait à se réenclencher. Cela ne pouvait aboutir qu’à « We need a Volunteer », et plus tard au kiosque électronique.

Après un début bruitiste, Cocoon assis derrière son ordinateur comme dans n’importe quel concert de musique électronique, la performance évolue par glissements progressifs.

Une invitation à monter sur scène lancée par l’intermédiaire de phrases inscrites sur l’écran (de manière à laisser le public libre) et auxquelles d’ailleurs personne ne répond : « We need a volunteer to come on stage », « we need girls to come on stage », « we need a volunteer to play with Cocoon » (Que se serait-il passé si une volontaire s’était présentée ?).

Un récit personnel de voyage en train couchettes qui conduit à la lecture sur scène des premières pages troublantes de L’histoire de l’œil de George Bataille. La jeune fille qui accepte cette seconde invitation de Cocoon à venir dans le kiosque accepte aussi d’être observée dans cette situation ambigue.

Des phrases archétypales de DJ ou de rock star qui clignotent de manière dérisoire sur l’écran : « Hello Paris ! », « Do you feel alright ? », « I’m so happy to be with you tonight », coupées par des images de drapeaux américains et de cour de palais présidentiel.

Un morceau permettant  à Cocoon d’utiliser autrement l’espace du kiosque, de devenir un animal en cage dans cette cabine de striptease : « Cat killer », véritable tube hurlé par l’artiste arborant un masque en latex à oreilles de chat, rampant sur le sol du kiosque, accroché aux piliers.

Et enfin l’absurde de la phrase « This show was presented by Accord », qui se transforme en lecture d’un texte sur l’implication en France du groupe hôtelier dans le rapatriement des étrangers en situation irrégulière.

« We need a volunteer » ne suit pas de rails logiques, progresse par sursauts, mais conserve malgré tout une véritable cohérence.

C’est là le but de Cocoon : amener des éléments incongrus à trouver leur place dans une situation où ils n’en ont pas normalement. Ainsi le texte sur Accord était-il annoncé par des images de clandestins filmés à Casablanca et diffusées précédemment. L’actualité introduite brutalement dans le cadre douillet du Centre Pompidou était en réalité déjà présente.

Toute la performance de Cocoon travaille la notion de déplacement.

Déplacement des cadres de représentation, de diffusion et de réception. Déplacement des personnes : dans la sphère privée, avec le fétichisme qui place un individu dans une certaine position avec son consentement, mais aussi déplacement dans la sphère publique, avec celui des sans-papiers, cette fois sans leur accord.

Valentine Chédebois | Le kiosque électronique au Centre Pompidou

TELERAMALa performance est tout sauf exclusivement musicale, du genre qui annonce la couleur avec sous-titres sur grand écran (…) du décalé qui qestionne, inquiète parfois… et fait jubiler. Cathy Blisson

LIBERATIONEn faisant sourire, réagir ou réfléchir sur des thèmes qui finissent par dépasser le strict cadre musical, Cocoon retisse ce lien mis à mal lors des concerts au laptop souvent abrupt. Marie Lechner